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Les hormones bio-identiques sont un piège

Nous en sommes à la troisième vague de publicité pour les hormones de substitution de la ménopause. Chaque fois, face aux effets néfastes, les multinationales pharmaceutiques se font oublier pendant une dizaine d’années, mais reviennent toujours, tant le filon est juteux. Souvenez-vous : première vague, œstrogènes seuls, résultat : 4 à 14 fois plus de cancer de l’endomètre, à partir de 1975 c’est la trêve jusqu’en 1986. Deuxième vague : on nous vante les nouveaux dosages des gynécologues (et des pharmas), œstrogènes + progestérones, jusqu’en 2002-2003 quand deux études : Women’s Heath Initiative et One Million Women’s Study, révèlent que les hormones de substitution prises sur le long terme augmentent le nombre de cancer du sein ainsi que celui des maladies cardio-vasculaires. Entre 2005 et 2007, de nombreuses femmes renoncent aux hormones de remplacement. Le cancer du sein diminue dans le groupe d’âge concerné !

Les années passent et la nouvelle vague publicitaire est là. Cette fois, ce sont les hormones bio-identiques et à nouveau les bons dosages des soignants. Mais les faits demeurent, alors reprenons l’information à la base.

Depuis 1940, on extrait des hormones stéroïdes de l’igname (Dioscorea mexicana) pour leur commercialisation. Aujourd’hui, on en sait beaucoup plus sur les interactions entre les différentes hormones, leur action sur les cellules, le métabolisme et les organes. Il existe deux récepteurs différents aux œstrogènes : les hormones naturelles du corps humains stimulent les ER-alpha et les ER-beta. Par exemple, lors d’une grossesse, cela entraîne des changements immunitaires de sorte qu’elle soit possible, c’est-à-dire que le fœtus, organisme génétiquement différent de la mère, ne soit pas rejeté.

Les œstrogènes synthétiques et les xéno-œstrogènes, appelés aussi perturbateurs endocriniens, stimulent presque exclusivement les ER-alpha entraînant des tumeurs dans les organes hormono-dépendants, de l’inflammation (embolie pulmonaire, infarctus, AVC, entre autres) et du diabète. La multiplication des xéno-œstrogènes (bisphénol A, phtalates, parabènes, pesticides) dans l’alimentation et l’environnement augmente encore cette tendance. Il se joue aussi des interactions entre le système hormonal et le système nerveux avec davantage de dépressions sous hormones.

Les hormones, dites bio-identiques, qui sont commercialisées aujourd’hui, sont en réalité des hormones semi-synthétiques, extraites des plantes, puis modifiées chimiquement. Leurs effets sur l’organisme diffèrent des hormones humaines. Malgré le terme bio qui est un leurre commercial, elles n’ont rien de naturel et leur dosage encore moins. Comme par hasard, depuis 2006, les femmes ont employé davantage les œstrogènes bio-identiques en crème et la fréquence du cancer de l’endomètre est à nouveau à la hausse. Les hormones bio-identiques stimulent fortement les récepteurs ER-alpha et déstabilisent le système de protection de l’organisme entraînant plus de tumeurs.

Après la ménopause, nous ne sommes pas censées baigner dans les hormones sexuelles, ni ses précurseurs (DHEA) au risque de sur-stimuler les tissus hormono-dépendants. La présence des perturbateurs endocriniens entraîne également une baisse de la quantité et la qualité du sperme et cela nous concerne tous et toutes. Alors n’en rajoutons pas volontairement ! Et rappelons que les éventuels symptômes désagréables de la ménopause répondent très bien aux méthodes naturelles (phytothérapie, homéopathie, acupuncture, etc.) dans la plupart des cas.

Dr. Dorin Ritzmann (ZH) et Rina Nissim, naturopathe (GE)

Référence: Constantine GD, Kessler G, Graham S, Goldstein SR. Increased Incidence of Endometrial Cancer Following the Women’s Health Initiative: An Assessment of Risk Factors. J Women’s Health. 2019;28(2):237-243. doi:10.1089/jwh.2018.6956

 


 

14 juin 2019

Grève féministe 2023

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